Les noyaux gris centraux et les AVC qui s’y produisent : les séquelles et la rééducation

medical illustration of brain with basal ganglia highlighted

C’est rare que les AVC touchent les noyaux gris centraux, et les séquelles d’un tel AVC sont plutôt singulières : en particulier, les patients connaissent souvent un émoussement des émotions et des troubles de la parole.

Alors, dans cet article, on va approfondir les séquelles des AVC qui se produisent dans les noyaux gris centraux, ainsi que la rééducation et les meilleures mesures qu’on peut prendre pour en maximiser les résultats.  

Les liens ci-dessous vont vous amener à leurs sections respectives :

Les noyaux gris centraux et les AVC qui s’y produisent

Les AVC se produisent quand l’apport sanguin du cerveau se compromet à cause d’une artère qui :

  • soit se bouche, ce qui s’appelle un AVC ischémique, ou un infarctus cérébral, ou un accident ischémique cérébral (AIC) ;
  • soit se rompe (un AVC hémorragique)

Les AVC peuvent affecter de nombreuses régions du cerveau, y compris les noyaux gris centraux, qui sont un groupe de structures qui se trouvent aux profondeurs du cerveau, fortement liées au cortex cérébral, au thalamus et au tronc cérébral. On appelle les petits AVC qui touchent ces régions des AVC lacunaires.

D’ailleurs, les noyaux gris centraux se rapportent le plus aux fonctions suivantes :

  • Les émotions
  • Le contrôle volontaire des muscles
  • Les fonctions cognitives
  • La mémoire des procédures et de l’apprentissage

Heureusement, on peut se rétablir après un tel évènement avec des thérapies conçues pour aider le cerveau à se recâbler par un processus qui s’appelle la neuroplasticité.

Le rétablissement après un AVC qui se produit dans les noyaux gris centraux : est-il vraiment possible ?

Pour répondre à cette question, il faut d’abord discuter un peu de la neuroplasticité, qui est le moyen par lequel le cerveau s’adapte, se recâblant, créant de nouvelles voies neuronales et réarrangeant celles qui sont plus anciennes, selon ses expériences et les stimulations qu’on lui fournit. Autrement dit, le cerveau possède la capacité de redévelopper ses voies neuronales et de réaffecter ces fonctions aux régions indemnes.

Cela implique qu’on peut restaurer, au moins partiellement, les fonctions perdues après un AVC. Et, en effet, les divers types de thérapie dans la rééducation après un AVC, y compris ceux qui touchent les noyaux gris centraux, sont fondés sur l’idée de provoquer et d’encourager ce processus cérébral.

Par exemple, au cas où un patient qui a eu un AVC perde la capacité à contrôler le bras, la neuroplasticité va permettre à ses régions indemnes de prendre la relève de ces fonctions. Mais, cela n’arrive pas sans effort, et, au contraire, la neuroplasticité exige beaucoup de travail acharné afin de provoquer le cerveau à s’adapter et à se développer en réponse aux exercices thérapeutiques et aux stimulations qu’on lui fournit.

Et voilà le but de la rééducation après les AVC en général, et en particulier après les AVC qui se produisent dans les noyaux gris centraux. Mais, avant d’aborder la rééducation elle-même, discutons un peu des séquelles que les AVC qui touchent les noyaux gris centraux peuvent apporter.

Les séquelles des AVC qui affectent les noyaux gris centraux

Tout d’abord, il faut retenir que tous les AVC diffèrent, donc chaque patient va connaître leurs propres séquelles. Les séquelles mentionnées ci-dessous ne sont qu’un guide, un aperçu de celles qui sont les plus courantes et qui, en même temps, ne se produisent pas dans tout cas.

1. Troubles de la motricité

Les mouvements volontaires des muscles sont l’une des principales fonctions dont les noyaux gris centraux ont le contrôle. Alors, quand un AVC touche cette région, il peut naturellement compromettre ce contrôle.

Les troubles de la motricité sont, en effet, l’une des séquelles les plus courantes après un AVC qui s’est produit dans les noyaux gris centraux : se manifestant en tant que la dystonie, la chorée et, aux cas des AVC sévères, même une paralysie.

Votre physiothérapeute peut diagnostiquer votre état.

2. Changements de la sensation

Avec certaines gens, un AVC qui touche les noyaux gris centraux peut affecter la capacité de sentir les parties du corps au côté touché par l’AVC. 

Du coup, vu que la sensation est nécessaire pour faire des mouvements coordonnés, ces effets peuvent aussi augmenter les troubles de la motricité.

D’ailleurs, pour expliquer ces changements de la sensation, on se tourne souvent vers la proximité des noyaux gris centraux avec le thalamus, qui joue un rôle principal dans la transmission des signaux sensoriels : des engourdissements sont, en effet, l’une des séquelles les plus courantes avec le syndrome thalamique (le résultat, entre autres, des AVC qui touche le thalamus).

3. Émoussement des émotions

Un homme qui porte une expression plutôt placide, peut-être un peu vacant, symbolisant les effets d'un émoussement des émotions, qui sont courants chez les patients atteints d'un AVC qui touche les ganglions de la base.

Une étude a trouvé que les troubles venant des maladies des noyaux gris centraux peuvent affecter la perception et l’expérience des émotions. Du coup, les AVC qui s’y produisent se rapportent à un émoussement des émotions.

Ça veut dire que les patients vivent leurs émotions d’une façon plus plate : les émotions positives étant moins positives et les négatives moins négative — en somme, un émoussement de l’expérience émotionnelle elle-même. 

4. La dépression

Tandis que, de temps en temps, la vie après un AVC peut sembler difficile, cela va généralement s’effacer avec du temps. En particulier au cas d’un AVC qui se produit dans les noyaux gris centraux parce que, comme on vient d’apprendre, les séquelles comprennent souvent un émoussement des émotions. Alors, pourquoi est-ce que la dépression est une séquelle à long terme courante ?

Pour comprendre ce phénomène, on doit se mettre à la place d’un survivant d’un tel AVC : est-ce que, si tout a soudainement l’air très plat, la tristesse et même le bonheur, est-ce que cela nous affecterait ?

En tout cas, il faut retenir que tous les AVC diffèrent, alors tout le monde va connaître leurs propres séquelles. Et quoique tout le monde ne supporte pas une dépression après un AVC qui a affecté les noyaux gris centraux, c’est néanmoins une séquelle très courante. 

5. Les troubles de la parole

Une étude a fait des observations très intéressantes à propos des survivants d’AVC :

  • leur temps de réponse verbale peut être un peu ralenti ;
  • ils peuvent avoir la tendance à ne pas parler à moins qu’on leur adresse la parole ;
  • pourtant, quand ils parlent, leurs réponses sont lucides et appropriées.

Cela implique que les troubles de la parole apportés par les AVC qui affectent les noyaux gris centraux sont plutôt complexes et qu’ils méritent un peu de patience.

D’ailleurs, la plupart des troubles de la parole se catégorisent sous une maladie appelée l’aphasie, dont il y a beaucoup de types (un orthophoniste peut bien aider à les diagnostiquer).

Les méthodes de la rééducation après qu’un AVC ait touché les noyaux gris centraux

Un très beau cerveau en lumière mutlicolore, symbolisant le monde de possibilités et traitements, ainsi que la puissance du cerveau, lors du rétablissant après un AVC.

La plupart des traitements du rétablissement après un AVC se concentrent sur l’activation de la neuroplasticité, le processus employé par le cerveau pour s’adapter et se soigner en réponse aux expériences et à l’entraînement qu’on lui fournit.

Voici de meilleures thérapies pour se rétablir après un AVC qui a affecté les noyaux gris centraux :

  • La physiothérapie aide à restaurer les mouvements du corps par un entraînement pour traiter les séquelles d’un AVC. Ces exercices visent, en particulier, les groupes de muscles affectés, et les patients doivent faire la physiothérapie journalièrement afin qu’ils puissent fournir au cerveau autant de stimulation que possible.  
  • L’entraînement à la marche, qui a pour but d’aider les patients à remarcher, se concentre sur la fortification et la rééducation des jambes, des pieds, du noyau et de l’équilibre. On apparie souvent cet entraînement à la physiothérapie. 
     
  • L’ergothérapie, dans laquelle il s’agit du rétablissement de l’indépendance dans les activités journalières, comme s’habiller et utiliser la salle de bain. Du coup, l’ergothérapie peut aussi impliquer la fortification et l’amélioration de la coordination des bras.
       
  • Le réentraînement sensoriel vise la restauration des sensations du corps par un réentraînement sensoriel, dont le but est de réapprendre au cerveau à interpréter les sensations, y compris le toucher.   
  • L’orthophonie aide à restaurer la parole avec divers exercices d’orthophonie. En fait, travailler avec un orthophoniste est idéal, car ces experts peuvent diagnostiquer les différents types de maladies de la parole et ainsi faire un régime sur mesure selon vos besoins. 
  • La psychothérapie peut aider les survivants à supporter des changements émotionnels, comme l’émoussement émotionnel ou la dépression. Les résultats, cependant, peuvent prendre quelques séances. 
  • La psychologie positive peut aider à promouvoir de meilleurs états émotionnels en concentrant la pensée et l’esprit sur les aspects positifs. Par exemple, on conseille d’écrire dans un cahier de gratitude chaque journée pour favoriser une meilleure perspective. Le livre Healing & Happiness After Stroke (La guérison et le bonheur après un AVC) approfondit plus de la psychologie positive chez le rétablissement après un AVC.

Et, avec toutes ces thérapies, il faut retenir que la répétition est la clé : la répétition des exercices thérapeutiques fournit au cerveau une stimulation conçus exprès pour qu’il puisse s’adapter, se soigner et rétablir les fonctions affectées par l’AVC.

Le chemin du rétablissement

Comme la plupart des types d’AVC, c’est toujours possible de se rétablir après ceux qui se produisent dans les noyaux gris centraux, en particulier lorsqu’on suit assidument un bon programme de rééducation.   

En faisant des exercices thérapeutiques avec beaucoup de répétition, on fournit au cerveau la propre stimulation pour qu’il puisse s’adapter, se soigner et regagner ses fonctions par le processus qui s’appelle la neuroplasticité.

En effet, la répétition est la clé : même si le rétablissement a ralenti, si on fournit au cerveau une stimulation avec beaucoup de répétition, il répondrait et on peut avancer un pas à la fois. Bonne chance !

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– David M. Holt